Un avis du CSNP sur L'intelligence artificielle. La Commission Supérieure du Numérique et des Postes a travaillé sur l'intelligence artificielle et a rendu des préconisations.

Un avis du CSNP sur L’intelligence artificielle. La Commission Supérieure du Numérique et des Postes a travaillé sur l’intelligence artificielle et a rendu des préconisations.

Vous pouvez télécharge l’avis du CSNP ici

Un avis du CSNP sur L’intelligence artificielle

Tous les gouvernements sont en cours de règlementer l’IA. La CNSP a produit de nouvelles recommandations dans un avis daté du 17 janvier 2024.

La CNSP est très forte en verbe puisqu’elle indique pouvoir réguler sans toucher aux libertés ni pénaliser les initiatives.

Dans l’introduction, on apprend qu’en priorité l’IA doit « être étudiée sous l’angle social et sociétal, de la conformité et de la règlementation, des impacts environnementaux et des compétences ».

Parfaite démonstration que l’on peut maintenant mettre « impacts environnementaux » dans toute phrase.

Passé l’étonnement, c’est quand même bien que l’État se préoccupe de ce sujet en termes de souveraineté. Nos compétiteurs américains et chinois investissement tellement le sujet que l’on doit nous aussi investir dans ce domaine.

Commentaires sur l’avis du CSNP

J’ai déjà eu à commenter des avis du CSNP. J’ai le sentiment que parfois cela manque de hauteur. On peut tous se réunir et dire, « il faut anticiper les impacts sociétaux de l’IA ».

C’est évident, et cela n’apporte aucune piste de travail. On peut le généraliser à toute activité humaine. Bref peut mieux faire.

Détail des recommandations du CSNP

Recommandation 1 : Anticiper les impacts sociaux du développement de l’IA en demandant aux acteurs économiques et sociaux et aux pouvoirs publics de planifier des plans de formations continues et de reconversion.

A ce moment de la lecture, je ne me suis pas découragé et j’ai quand même continué à lire de document.

Ensuite, il y a des recommandations plus intéressantes heureusement

Recommandation 3 : Il est important de définir juridiquement l’IA. Actuellement le IA washing est partout.

Recommandation 4 ; 5 ; 6: poursuivre les négociation relatives à L’AI Act, travailler au niveau de l’Europe et mondial. C’est une démarche indispensable pour réguler partout selon des principes partagés.

La recommandation 8 est inattendue. Intégrer le ministère de la culture. Là on voit déjà poindre l’exception française, le protectionniste identique à celui qui existe sur certaines connaissances qui sont soumises à des droits longs et couteux. Car pour fonctionner, tous les modèles d’IA ont besoin de données. Si elles ne sont pas utilisables, l’IA ne peut pas fonctionner. Pour un texte qui veut ne pas entraver l’innovation et la recherche on met déjà le loup dans la bergerie.

Le rapport met donc le focus sur les droits d’auteurs. Lorsque une machine crée du contenu comment démontrer qu’elle le fait car elle en a d’autres en mémoire et comment définir ce contenu en termes de droit d’auteur ? Bonne question mais surtout les moteurs d’IA peuvent ils utiliser toute la connaissance sans la payer ?

Recommandation 9 : On propose de créer des jeux de données sous la responsabilité de l’INRIA. D’ou sort cette idée que L’Inria est une banque de données. Le rapport ne précise pas de quels données il est question. Quelles données, pourquoi faire ?

Recommandation 10, accélérer l’accès aux jeux de données publiques, mais que pour la recherche. Ces données qui sont publiques, c’est pas pour proposer des services aux citoyens . Non. Pourquoi la recherche (publique?) a plus de droit que les citoyens qui les ont financé. On n’a pas l’explication.

La recommandation 11 sur le stockage des données de santé est déjà pris en compte et n’est pas un sujet de l’IA en priorité.

A la limite du hors sujet, le rapport s’intéresse à la rémunération des chercheurs français. Le biais est total. Le rapport considère que l’IA est un processus de la recherche publique alors que les leader sont des entreprises privées. On est mal parti.

Il faut attendre la recommandation 16 pour parler entreprises et encore les start up qui pourraient être aidées.

Recommandation 16 et 17, on plonge dans le frugal, le respectueux de l’environnement…Au détour d’une phrase, la création d’un référentiel sous l’égide de l’ONU.

De la recommandation 19 à 24 on est dans le service public alors que ces mesures seraient aussi utiles pour tous. En particulier le droit à être informé si on est face à une décision humaine ou prise par une IA. C’est très important.

Le rapport demande de renforcer le niveau de mathématique dans sa recommandation 25. Quand on voit que les filières scientifiques on été supprimées des Lycées, c’est une bonne idée.

Sur ce premier train de recommandations, mon regret, c’est que la CSNP a un prisme fonction publique affirmé. Considère que les pouvoirs publics sont source de création dans l’IA alors qu’il sont juste un régulateur. C’est au niveau des entreprises que cela va se jouer.

Dans sa deuxième partie sur le détail des mesures, le rapport mets en évidence les cotés alarmistes de l’IA. Mettre en avant les emplois supprimés. Rien sur la prise en compte des nouvelles opportunités et comment les anticiper.

Il y a bien plusieurs paragraphes sur l’éducation mais surtout pour s’alarmer.

Au final un rapport un peu superficiel sur une technologie, qui est déjà incluse dans nos outils du quotidien mis à disposition par les GAFAM et pour lequel la riposte doit être capitalistique pour créer des concurrents européens.

Retrouvez mon précédent article sur le CSNP ici.

Régis BAUDOUIN

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